Il n’y aura pas de sortie de crise
sans sortie de crise
pour les classes moyennes
«Depuis vingt ans, la France se caractérise par le fait que les politiques ne parlent plus des classes moyennes. Elles sont le cœur battant de la société française. Il n’y aura pas de sortie de crise sans sortie de crise pour les classes moyennes».
Accueilli par Jean-Paul Faure-Soulet, secrétaire départemental UMP 94, conseiller régional d’Ile-de-France, conseiller municipal de La Queue-en-Brie, Laurent Wauquiez a, en quelques mots, défini et lancé le débat avec les quelque 200 participants présents ce mercredi 20 mars, à 20 h, à la salle Jean-Cocteau à Créteil à l’occasion de la soirée organisée par Thierry Hebbrecht, conseiller municipal, président du groupe des élus UMP au conseil municipal cristolien et d’Agir pour Créteil.
Parmi l’assistance on remarquait la présence de nombreux Jeunes Actifs 94 dont Céline Martin, secrétaire départemental adjoint UMP 94, responsable départemental des Jeunes Actifs 94 et adjoint au maire de Vincennes, Bruno Kerisit, responsable Jeunes Actifs de Créteil, Hubert Malgat, responsable Jeunes Actifs du Perreux-sur-Marne, Albert Danti, responsable Jeunes actifs de Saint-Mandé, Clément Decrouy, responsable Jeunes Actifs de la 7e circonscription, et Hugues Héridia, responsable Jeunes Actifs de Maisons-Alfort.
«Les classes moyennes, à qui plus de deux Français sur trois s’identifient, souffrent aujourd’hui d’un profond sentiment de déclassement qui a été renforcé par une crise anxiogène : elles ont l’impression que leur pouvoir d’achat s’est réduit, qu’elles sont sur un siège éjectable et que leurs enfants auront une situation sociale inférieure à la leur» a souligné l’ancien ministre, fondateur en 2010 de La Droite sociale, une initiative collective d’une cinquantaine d’élus issus des familles démocrates chrétiennes, gaullistes sociales et centristes.
«En somme, les classes moyennes ont le sentiment de faire du surplace et de vivre dans une société à deux vitesses. Or les classes moyennes ne sont pas "moyennes" par l’attention qu’on doit leur porter. Et elles sont loin de l’être par le rôle qu’elles jouent dans notre nation» a déploré Laurent Wauquiez.
Tout au long de la soirée très riche en échanges avec le public, Laurent Wauquiez, vice-président de l’UMP a insisté sur la nécessité de «remettre les classes moyennes au cœur de notre contrat social». «La priorité pour le pouvoir politique, ce ne sont pas seulement les plus pauvres, mais les classes moyennes, et surtout les classes moyennes modestes».
Pour le fondateur de La Droite sociale, une approche qui ne se concentrerait exclusivement sur les plus fragiles n’est pas au rendez-vous du social. Elle oublierait que la fertilité des classes moyennes : par les valeurs qu’elles portent sont le moteur de l’ascenseur social et le socle de notre cohésion. C’est à travers elles que se joue la dynamique du contrat social républicain. Le problème, c’est que notre système de protection sociale repose aujourd’hui sur des seuils et qu’il nourrit un sentiment d’injustice et d’iniquité. On peut voir ses aides disparaître du jour au lendemain, tout cela parce qu’on gagne quelques dizaines d’euros de plus. Pour réduire le sentiment d’iniquité, mieux vaut avoir des aides qui diminuent petit à petit.
Evoquant notre système d’aides, Laurent Wauquiez estime que ce dernier est resté trop longtemps fondé sur l’impôt sur le revenu. Cette approche n’est pas pertinente. Il faut prendre en compte toutes les ressources du foyer. Cela doit s’accompagner, en contrepartie, d’une logique de droits et devoirs beaucoup plus exigeante. Ce qui ruine l’adhésion des classes moyennes au projet social, c’est qu’elles ont l’impression que le système de protection s’arrête à leur porte et que, de l’autre côté, beaucoup d’abus sont financés par leurs impôts. Cette double mécanique est ravageuse. Il faut davantage lutter contre les arrêts de travail abusifs et les fraudes à la sécurité sociale.
Sur le logement, là encore le député auvergnat considère que les injustices sont flagrantes. Dans les années 1960, une famille mettait 15 à 20 ans pour devenir propriétaire ; on est passé à 30 ou 40 ans aujourd’hui : «il faut trouver le moyen de faire baisser le coût du foncier qui est, en France, beaucoup trop élevé. Il faudrait mettre en place un système de prêts pour l’accession à la propriété dans les organismes HLM et réorienter le 1% logement vers les classes moyennes modestes, auxquelles il était initialement destiné».
Laurent Wauquiez a également souhaité aborder la difficulté rencontrée par les parents des classes moyennes pour financer les études de leurs enfants, et notamment leur permettre d’accéder à un logement durant cette période. Selon diverses études d’opinion, il apparaît que seules les classes moyennes invoquent une raison pécuniaire au fait que leurs enfants étudiants habitent encore sous leur toit.
«Une solution intéressante serait de mettre en place un système de prêts ascenseur social. Les jeunes ne remboursent qu’une fois qu’ils ont leur premier job et en pourcentage limité de leur revenu. La différence avec les prêts étudiants, c’est qu’ils seraient, eux, accessibles à tous les étudiants» propose Laurent Wauquiez. «Il faudrait un dispositif de portage qui permette d’en limiter fortement le coût et surtout un système de mutualisation. Celui qui termine ses études avec un très bon métier rembourserait plus et plus vite, ce qui permettrait de mutualiser pour d’autres étudiants qui ne sont pas, à leur sortie d’études, sur les mêmes grilles de rémunération. Et le remboursement serait suspendu provisoirement en cas de perte d’emploi. Le système existe en Suède et fonctionne très bien».
Enfin, l’ancien ministre estime que «nous devons travailler sur la fiscalité, un enjeu majeur pour les mois à venir». «Il faut poser la question de l’absence de plancher fiscal. C’est tout l’objet de la lutte contre les très grosses niches fiscales pour les très gros revenus. La première justice, c’est de s’assurer que celui qui a un très gros revenu paie un minimum d’impôt».
Cette soirée a également été l’occasion pour Laurent Wauquiez de dresser un bilan sans concession de la politique actuellement menée par François Hollande et le gouvernement Ayrault, dénonçant au passage «l’hypocrisie collective», y compris dans les rangs de l’UMP, qui consiste, par exemple, à trouver des qualités «exceptionnelles» à Jérôme Cahuzac à l’heure de sa démission.
Vos commentaires sur le blog...
Jeudi 21 mars
Y EN A MARRE ! Les plus riches sont poussés vers la sortie tandis que les aides attirent toujours plus d'étrangers insolvables. Seule peut être pillée la classe dite "moyenne" dès lors qu'elle gagne un peu d’argent. J’espère que vos idées feront école cher M. Wauquiez !
Bénédicte
Jeudi 21 mars
Les classes moyennes ont toujours été les dindons de la farce. C'est normal, il suffit d'un peu de mathématiques. Comme les classes aisées foutent le camp, les entreprises itou, on va taper sur les classes moyennes qui n'ont pas le choix du départ, qui ne peuvent rien dissimuler et qui consomment. C’est ce que Hollande, Ayrault et les autres dénomment «la juste contribution de ceux qui ont la chance de travailler» ! Comme si il fallait en plus d’appartenir à la classe moyenne avoir honte de travailler !
Stéphane
Vendredi 22 mars
Plus des deux-tiers du "choc fiscal" sera supporté par les classes moyennes et plus d'un tiers sombrera dans la petite classe moyenne, puis petit a petit dans la petite classe social précaire avant de grossir le rang des assistés !
Maurice-Eudes
Vendredi 29 mars
Merci chère Céline et à très bientôt
Bien Cordialement,
Laurent Wauquiez