François Fillon dévoile son plan
de 11 milliards d'euros de réduction
des déficits
Comme prévu, François Fillon vient de préciser, mercredi 24 août, l'ampleur et le détail d'un plan de rigueur très attendu. Ce plan d'austérité a été précipité par un ralentissement de la croissance et vise à maintenir les engagements financiers de la France en matière de réduction des déficits. Les arbitrages ont été rendus avec Nicolas Sarkozy, jusqu'à mercredi après-midi. Le total s'élève à 1 milliard d'euros pour 2011 et 11 milliards pour 2012 a détaillé le premier ministre.
"Le seuil de tolérance à l'endettement est dépassé", a dit en préambule M. Fillon, qui a tenu à préciser que les mesures prises n'étaient pas comparables aux mesures "d'austérité" décidées "dans l'urgence" dans d'autres pays. Il a aussi tenu à tacler l'opposition, affirmant que ses critiques contre la politique du gouvernement "augurent mal de la capacité de l'opposition à affronter la réalité économique du monde d'aujourd'hui". "Il ne faut pas surréagir aux variations des marchés", a encore estimé le premier ministre, jugeant la situation de la France meilleure que celle d'autres pays.
"Nous ajustons nos hypothèses de croissance cette année", a annoncé M. Fillon : 1,75 % au lieu de 2 % pour 2011. Et 1,75 % pour 2012, soit 0,5 % de moins que prévu.
• Coup de rabot de 10 % sur les niches fiscales
C'est un coup de rabot légèrement inférieur à celui qui était pressenti avant les derniers arbitrages.
• Taxe sur les riches de 3 % à partir de 500 000 euros de revenus annuels
Cette mesure à portée politique et symbolique vise à montrer que les "ménages aisés" sont mis à contribution, a commenté le premier ministre. Ces chiffres sont plutôt plus élevés que la proposition faite par Gilles Carrez, le rapporteur UMP du budget, qui proposait une taxe de 1 à 2 % à partir de 1 million d'euros. Cette mesure exceptionnelle prendra fin quand le déficit français retombera à 3 % du PIB.
• Révision du régime des heures supplémentaires
Désormais, les heures supplémentaires seront intégrées dans le calcul des allègements de charges auxquels les entreprises ont droit au titre de loi Fillon de 2003. Cette dernière allège de façon dégressive les charges patronales sur les bas salaires compris entre 1 et 1,6 smic. Jusqu'ici les deux dispositifs pouvaient se cumuler.
Mais le premier ministre a précisé que les salariés continueraient à bénéficier des abattements fiscaux, pour éviter que l'on reproche au gouvernement de toucher au pouvoir d'achat.
• Changement des règles d'impôts sur les sociétés
Les facilités de report des déficits seront réduites et alignées avec l'Allemagne.
• Taxation sur l'alcool, le tabac et les boissons sucrées
Le tabac sera d'abord touché en 2011 par une augmentation de 6 %, a annoncé M. Fillon.
• Modification de la taxation des plus-values immobilières
"Sans remettre en cause l'exonération dont bénéficie la résidence principale, nous modifierons la taxation des plus-values immobilières en remplaçant l'abattement forfaitaire pour durée de détention qui s'applique à compter de la cinquième année de détention par la seule prise en compte de l'inflation", a-t-il déclaré.
• Quant à la réforme de la dépendance des personnes âgées est une nouvelle fois reportée, à "début 2012", alors que des annonces étaient attendues pour septembre.